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11 juillet 2005

sarah farcet

lundi 11 juillet
the sarah farcet institute présente :
anarchy in the L.K.
Cinéaste des hors-la-loi, de ceux qui ne peuvent, ne veulent s'intégrer, de ceux qui ont pris la tangente ou choisi l'alternative, Lech Kowalski ne se soumet à aucun ordre, si ce n'est au devenir. Non pas qu'il soit  un partisan inconditionnel du chaos, plutôt un allergique à toute forme de principe premier. Fidèle aux enseignements de son idole, la cinéaste indépendante américaine Shirley Clarke, il se refuse à tout ordre narratif linéaire qui voudrait qu'un film ait un début, un milieu et une fin. Seuls comptent pour lui le cheminement et la tension, la force du présent. Même quand il s'agit de retracer la carrière de Johnny Thunders, la chronologie est malmenée au profit d'une construction analogique, tendue entre le mythe et la vie décadente de l'artiste. Selon Lech Kowalski, "le processus de découverte vécu par le réalisateur doit être également vécu par le spectateur". Un choix, qui privilégie le mouvement à l'identification, la vérité des situations à la représentation nette et sans bavure. D'où sa réputation d'artiste anarchique et chaotique.
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Ne nous méprenons pas tout de même ! Le grain grossier de ses images, ses décadrages et ses mises au point incessantes ne sont pas le résultat d'une incompétence technique. Tout comme les punks n'étaient pas tous – contrairement à la légende – des musiciens de bas-étage ne sachant jouer que trois accords, Lech Kowalski est loin d'être un réalisateur approximatif mais plutôt un cinéaste anti-hollywoodien et anti-progressif qui a pris le parti-pris de l'énergie. La force, le désir de s'outrepasser, de nier toutes sorte d'autoritarisme, d'affirmer le multiple et les autonomies personnelles face à un sens univoque et transcendant, voilà toute l'ambition de Kowalski. C'est pourquoi, sa filmographie explore le destin de toutes sortes de rebelles, de pirates du réel dont John Spacely (Gringo), avec son bandeau noir sur l'œil en serait en quelque sorte l'archétype. Qu'il soient punks, prostitués, drogués ou squatters, ses personnages incarnent tous une rage, la rage de s'exprimer et de survivre. Tous sont mus par une certaine négation de l'autorité, symbolisée dans son extrême par l'autoroute d'Hitler dans On Hitler's Highway. C'est sur le béton de cette dictature que Lech Kowalski rencontre toutes sortes de marginaux, de miséreux, de victimes de la société qui s'en sans rendre réellement compte se sont réappropriés un passé, le réinterprètent à leur manière. Vous ne trouverez dans ce film aucun "devoir de mémoire" juste un passé qui redevient réel à travers le parcours d'hommes et de femmes qui tentent de refonder leur liberté dans l'instant présent. Une manière d'aborder le temps propre à l'anarchie : une temps multiple et qualitatif qui tient à la durée des êtres et non à leur capacité à participer à quelconque "sens" de l'Histoire.
fin de la 1ère partie

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